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CAT - SOLO EXHIBITION OF RISOTE - EXPOSITION SOLO DE RISOTE - 21 FEBRUARY - 14 MARS 2015

 

 

Risote - Déclenchés // CAT Exhibition trailer from Controversy Paris on Vimeo.

 

 

"The street quickly emerged as a preferred medium for Rizote, and graffiti has become a way to expand the field of possibility. Rizote knew to reinvent himself on each of his interventions and to conceive graffiti as a playful universe without compulsion or limit. It is a sensitive experience and constantly renewing from a liberty that lives and expresses itself in an unconstrained way.


The city is no longer the regulated and oppressive place where everyone’s fate seems to be programmed to where they live or work. Graffiti has become imperative for Rizote, with the necessity of reclaiming the city and the space. To deliberately take two steps following the way of a side road, to jump over a balustrade, or to climb a fence in order to paint. It's this progress Rizote has decided to tell in his first exhibition, CAT. It is an exhibition dedicated to all the fundamental elements that make graffiti. Therefore, Rizote is interested in an urban journey that is linked to graffiti.

He also reveals repeated interventions, voluntary or otherwise suffered by "pieces" during their ephemeral lives and thereby deals with various life cycles of graffiti. Whether they are “toyed” or “crossed” by other writers or the railway police. Undergoing the test of time or the repeating interventions of the cleaners is always a new creative process that is taking place. It is the very notions of art and interactivity that are surveyed here. Is art a voluntary creation or not, collective, social or purely personal?

Rizote chose to tell graffiti as experienced on the edge in his exhibition. He first focused on the quest, adventure and urban experience that make graffiti an odd and peculiar way to experience freedom. On this journey, he discusses a little more about consumerism and commodification, the standard and the forbidden, the limits and transgression."
Text: Amin Bouziane
Translation: Theo 27
 
CONTROVERSY PARIS & GALERY LE PARI(S) URBAIN PRESENTS:
"CAT" - SOLO EXHIBITION OF RIZOTE
FROM 21 FEBRUARY TO 14 MARCH
GALLERY OPENING: 21 FEBRUARY AT 17H
Commissaires d'exposition: Amine Bouziane & Boris Belyovski
Gallery address

 

FRANCAIS:

La rue s'est vite imposée comme un médium privilégié pour Rizote. Et le graffiti est devenu un formidable moyen d'étendre le domaine des possibilités. Rizote a su se réinventer à chacune de ses interventions et appréhender le graffiti comme un univers ludique sans astreinte, ni limite. Une expérience sensible et sans cesse renouvelée d'une liberté qui se vit et s'exprime sans contrainte.

La ville n'est plus cet univers pesant et normé où le destin de chacun semble programmé en fonction de l'endroit où il vit, où il travaille. Le graffiti est devenu impérieux pour Rizote. Avec la nécessité de se réapproprier  la ville et l'espace. De faire sciemment deux pas de côté et d'emprunter un chemin de traverse, de passer une balustre ou d'escalader un grillage pour peindre. C'est ce cheminement que Rizote a décidé de raconter avec sa première exposition CAT. C'est une exposition dédiée à tous les éléments constitutifs de ce qu'est le graffiti. Rizote s'est donc intéressé au périple urbain lié au graffiti.

Il révèle aussi les interventions répétées, volontaires ou non que subissent les "pièces" durant leurs vies éphémères et s'intéresse ainsi aux différents cycles de la vie d'un graffiti. Qu'il soit toyé, repassé par d'autres graffeurs ou par la police ferroviaire. Qu'il subisse l'usure du temps ou l'intervention répétée des nettoyeurs, c'est à chaque fois un nouveau processus créatif qui se met en place. Et ce sont les notions même d'art et d'interactivité qui sont ici sondées. L'art est-il une création volontaire ou non, collective, sociale ou purement personnelle ?

C'est le graffiti comme expérience en marge que Rizote a choisi de raconter. Il a d'abord mis l'accent sur la quête, l'aventure et l'expérience urbaine qui font du graffiti un moyen singulier d'éprouver la liberté. Et par ce biais, il nous en dit un peu plus aussi sur le consumérisme et la marchandisation, sur la norme et l'interdit, sur les limites et la transgression.

Texte: Amine Bouziane
 

FRANCAIS:


 


PHOTO RECAP:

Photos below © Alexis Jacquin

 

 

 

 

 

Photos below © RG78CLAN - @78grammesdinsta

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




 

 

La révolte des enfants gâtés

L’émotion de l’homme occidentalisé tient toute entière dans un spot publicitaire : une tête blonde (de préférence), une paire de seins ou un levier de vitesse. Répétition incessante d’images et de slogans apparemment  innocents qui doivent nous inciter à prendre un crédit sur vingt ans pour acquérir un tas de parpaings au milieu d’un parking vaguement verdoyant.

Le stratagème violent de l’annonce se dissimule derrière un style de vie que nous croyons pouvoir choisir. L’arme de cette violence est la publicité. Omniprésente depuis l’élastique d’un slip jusqu’à la carlingue d’une fusée, elle est  devenue notre but à tous : posséder un pourcentage grandissant de toute ces marchandises.

Les pays qui s’y refusent sont généreusement arrosés de missiles étiquetés UMPS, ONU, OTAN…D’autres marques qui ont le même but : coloniser ! C’est la force de vente au sens premier.Toute la planète est colonisée par cette consommation forcée. Toute ? Non, une poignée d’irréductibles résiste tant bien que mal à l’envahisseur. Ce sont les enfants du progrès forcé qui ont décidé de détourner les slogans qui les entourent à des fins existentielles et non commerciales. On aurait pu penser qu’il s’agissait pour eux d’apprendre leur leçon capitaliste. Mais non, ces plagiaires ne veulent rien vendre, rien entreprendre de rentable aux yeux de la société.

Ils se servent des codes les plus violents, les plus tapageurs pour devenir multiples et invisibles à la fois. Les points communs entre le marketing  et le writing (appelons le comme ça pour éduquer les plus jeunes et  satisfaire les vieux puristes) sont nombreux : stratégie des emplacements, sonorité et graphisme forts du mot choisi et répété, matraquage systématique, couleurs voyantes, anonymat de l’annonceur, et surtout cette même peur du vide…

Ce que l’on reproche au tag est de pas être encadré et de ne pas respecter la propriété privée ou publique. Mais sauf en de très rares cas, le graffiti ne dénature pas le support qu’il s’est choisi. Le mur continue à tenir debout, le train à transporter ses passagers…

La propriété est un concept récent de non partage lié à l’argent et au crédit qui ont dénaturé le don et l’échange. L’empreinte humaine individuelle qui ressort de ces signatures va à l’encontre du sabotage mental collectif et corporatiste des propagandes marchandes. La gratuité un peu folle de l’acte met en échec le calcul systématique de la fausse morale du libéralisme.

Ce sont les armes du conquérant qui se retournent contre lui, ses techniques les plus aiguisées sont détournées pour créer une caricature saisissante de réalisme : aucune limite dans l’agression visuelle en milieu public.

Par contre le non-sens de ces inscriptions désamorce l’alarmisme constant des annonces mercantiles classiques. En effet la consommation de masse est essentiellement basée sur l’entretien des peurs : celle de manquer, celle de rater sa vie, celle de la différence, celle de n’avoir pas assez, celle du vol ou du terrorisme…

Le fait de contrôler son environnement grâce à de la peinture décorative démystifie ces peurs les unes après les autres. Là où il est sensé y avoir terrorisme on trouve de la créativité. Derrière cette création il devrait y avoir un produit à vendre mais on y trouve qu’un concept d’écriture pour l’écriture.

L’inoffensif contre l’intentionnel. L’impulsif contre contre le prémédité. Des outils de création contre des arsenaux médiatiques.

La répression est totale : amendes, prisons, criminalisation de l’acte. Cette surenchère répressive ne fait qu’augmenter le déterminisme de ces écrivains libertaires : emploi de stratégies militaires,   attaque picturale de trains en bande organisée, rayages, acide sur verre…et par-dessus tout récidive !

De ce fait le graffiti incarne le parfait reflet en négatif des intentions agressives du système boursier mondial et conquérant. Il est un consumérisme anarchiste qui attire instinctivement toutes les jeunesses fraichement basculées dans l’ère du commerce mondial.

Si l’on écoute ces signatures, on entend le rire et non les pleurs, la vie et non le mal être, le défi et non la soumission.

Telles ont toujours été les armes du bouffon à la cour du seigneur. Le roi lui pardonne le temps du banquet et  pend celui-ci en place publique quand survient la contestation légitime des masses exploitées.

LIBÉREZ BORIS, TAGUEZ PARTOUT
V. La Fuite / 1984 - juin 2014 


CONTROVERSY PARIS & LA GALERIE LE PARI(S) URBAIN PRÉSENTENT:
L’EXPOSITION SOLO DE RISOTE - "CAT"
DU 21 FEVRIER AU 14 MARS
VERNISSAGE: LE 21 FEVRIER DE 17H A 20H
Commissaires d'exposition: Amine Bouziane & Boris Belyovski


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